By Antoine Deidier, 1736
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Des
Attaques par Siege:
Au premier soupçon d'un Siége, un
Gouverneur doit renfortrer sa Garnison de bonnes troupes, renvoyer, s'il se
peut, les femmes, les vieillards et les enfans en lieu de fureté, faire entrer
au plutôt toutes les provisions nécessaires de Guerre et de bouche, remplir ses
Magasins de grands amas d'armes, d'outils et materiaux, de fascines, gabions,
chevaux de frise, pa niers, sacs à terre, hottes, brouettes, affuts, etc.
presser les ré parations qui ne sont pas encore achevées, ne laisser rien
aurour de la Place qui puisse lui faire le moindre ombrage à la portée du canon;
et enfin avoir des Gardes avancées, afin qu'étant' aver tis de l'appproche de
l'Ennemi, on air le tems de faire rentrer ceux qui sont dans la Campagne et de
retirer les bestiaux, et tout ee qui se trouve dehors.
Pendant l'investiture, et jufquà ce que les
lignes soient faites on ne doit point tirer les gros canons de la Place, afin
que l'En nemi n'ayant point la connoissance de fa portée, tombe, s'il se peut,
dans le défaut ou d'éloigner trop fa circonvallarion, ce qui la rendra plus
difficile à garder, ou de la rapprocher trop, ce qui l'obligera de la
recommencer de nouveau pour éloigner son camp lorsque le canon viendra à tirer,
et lui faire perdre beau coup de, tems et de peines. Si la Garnison est forte,
on fait
sortir grand nombre de Soldats pour
repousser ceux qui s'approchent, et les tenir éloignés; et si elle est foible,
on envoye quelque peu de Cavalerie et d'Infanterie pour attirer l'Ennemi sous
le feu de l'artillerie et du petit canon de la Place. Il faut évitec
soigneusement dans ces occasions que l'Ennemi ne fasse de prisonniers, n'y
ayant point de Soldat dont il ne puisse tirer quelque avis important, et
observer pour cela qu'on ne le pourfuive pas trop loin lorsqu'il feint de se
retirer, de peur qu'il ne vous coupe eníuite dans votFe retraite. Ceux qui font
dans les dehors et aux environs, doivent aussi s'attacher à tirer plutot fur
ceux qui font en petit nombre, que fur les autres, parce qu'ordinairement ce
font des Officiers ou Ingenieurs qui vont reconnoître la Place, et qu'il vaut
mieux abbattre ceux-là qu'un plus grand nombre de simples Soldats. Pendant la
nuit on met de petits détachemens d'Infanterie en embuscade au-delà du glacis,
et ceux-ci avancent des Sentinelles le plus près de l'Ennemi qu'il se peut,
observant qu'elles ayent correspondance les unes avec les autres jusqu'à la
contre -Escarpe. Ces détachemens et ces Sentinelles servent à furprendre ceux
qui approchent de trop prcs pour reconnoître la Place, à donner la^main aux
petits secours qui peuvent se glisser, à empêcher la communication et les
intelligences que les Mabitans ou les Soldats peuvent avoir avec l'Ennemi, et
enfin à découvrir le véritable lieu des Attaques. A la pointe du jour, on les
fait retirer, et l'on avance des gardes de Cavalerie qui mettent leur vedette
dans les lieux les plus éminens, et en état de pouvoir se voir et se répondre
les uns aux autres, avec défenses à toutes personnes de la Place ou des dehors,
de passer au - delà de ces vedettes fous quelque prétexte que ce soir.
Le Gouverneur étant bien informé du
véritable lieu de l'Attaque, partage fa Garnison en trois parties, dont l'une
est pour Jar Garde, l'autre pour le bivouac, et la troisiéme se tient en repos.
La Garde se divise encore en trois autres parties, dont les deux premières
soutiennent les attaques, et la derniere occupe les postes non attaqués. Le
bivouac fuit les mêmes divisions, et prend son poste fur les Remparts
immédiatement après ía Garde. Ceux qui font en repos, se tiennent toujours en
état d'empêcher les désordres du dedans, et de secourir le Rempart s'il en est
besoin, et l'on monte tous les jours la garde et le bivouac, afin que chacun
partage également le travail. Si les Bourgeois sont fidéles et courageux, on
sait l'élite des plus braves qu'on mêle avec les troupes dans les dehors &
dans les Bastions, fans pourtant les employer dans les endroits où il y a le
plus de péril, tant à cause de leur peu d'expérience, que parce qu'ils ne font
pas si accoutumés au feu que les Soldats. 1i faut en même - tems faire
travailler aux contremines et fougasses des ouvrages attaqués si elles ne font
pas faites ; établir des gens qui veillent à la consommation des munitions, et
furtout de la poudre qu'on ne doit distribuer que par ordre du Gouverneur,
prendre garde qu'on ne tire le canon mal -à- propos ; que le feu de la
moussqueterie ne se fasse point sans nécessité, ne pas souffrir que les Soldats
chargent la poudre à poignée, comme ils font quelquefois, ni qu'ils la dérobent
ou répandent malicieusement, & observer la même chose pour le plomb, la
méche et les autres munitions qu'il ne faut employer que selon le besoin, de
peur d'en manquer avant la fin du Siége. Il faut ausil faire construire des
ouvrages avant cés fur les pointes du glacis, palissadés et contreminés, &
mettre en barbette la plupart du canon qui doit tirer toute la nuit de
l'ouverture de ía tranchée.
Le lendemain le Gouverneur reconnoît par le
premier travail de l'Ennemi, ce qu'il peut faire dans la seconde nuit, et s'il
juge que la tête de la tranchée puisse parvenir à la portée du mousquet, et
qu'il veuille faire des lignes de contre - approche, il les fait commencer aux
angles des Places d'Armes des demi-lunes qui font à droite et à gauche des
attaques. Ces lignes doivent enfiler la plupart des tranchées, et être enfilées
ellesmêmes par la contre -Escarpe et les demi -Lunes, afin que l'Assiégeant ne
puisse pas s'en servir. On y place à l'ouverture des petites pieces
d'artillerie, et l'on met du gros canon dans les demi-lunes, vis-à-vis les
mêmes ouvertures pour nettoyer ces lignes, si l'Ennemi vouloit s'y loger après
en avoir chassé l'Assíégé. Que si l'Assíégeant poussoit une tranchée jusqu'aux
contre - lignes pour les rendre inutiles, on en feroit d'autres à quelques
distances paralelles à celles-là, qui feroient encore un meilleur effet, parce
que l'Ennemi ayant ainsi poussé ses travaux, ne pourroit plus se servir de sa
Cavalerie pour s'op poser aux sorties de l'Assiégé.
Mais si le Gouverneur n'a pas dessein de
faire des lignes de contre -approche, alors outre les allarmes des fausses
sorties qu'il doit toujours donner pendant la nuit pour empêcher le tranaíl
d'aller fi vîte, il pourra faire construire dans la campagne de petites
redoutes enterrées, qui se flanquent les unes les autres, et qui soient
capables chacune de contenir sept ou huit Mous quetaires pour inquiéter les
travailleurs pendant le jour. On tirera aussi dans la nuit des balles
d'artifice pour découvrir le travail de la tranchée, et pouvoir mieux pointer
le canon qui doit tirer continuellement, parce que c'est dans ce tems- là que
l'ouvrage avance davantage. Enfin si la Garnison est forte, on fera des grandes
Sorties pour renverser tout ce que l'Ennemi aura fait, et l'obligerà recommencer
fur nouveaux frais. Mais en ceci comme dans tout le reste, le Gouverneur doit
se régler fur un bon projet de défense qu'il aura formé dès le commencement du
Siége, et où il doit avoir prévu les bons et les mauvais succès que peuvent
avoir ses entreprises, prenant toujours garde de ne pas exposer sa Garnison, en
sorte qu'elle ne soit plus en état de défendre le corps de la Place lorsque les
attaques seront parvenues jusques -là.
Les Sorties se divisent en petites et
grandes. Les petites se font en envoyant quelques personnes qui le coulent fur
le ventre, donnant l'allarme pendant la nuit, en criant : Tue, tue, et jettant
quelques grenades, après quoi ils se sauvent de leur côté, Ces Sorties doivent
être toujours secrettes, et se faire le plus souvent qu'il est possible, parce
que les travailleurs se dissipent facilement fur le moindre prétexte, et ne se
rallient qu'avec beaucoup de peine, ce qui peut fort bien faire perdre une nuit
entiere à l'Assiégeant.
Les grandes Sorties font celles qu'on fait
quelquefois de jour, et le plus souvent de nuit pour attaquer l'Ennemi dans ses
ouvrages, et renverser tout ce qu'il a fait. Il faut pour entreprendre
celles-ci, que la Garnison soit extrêmement forte, ou qu'on attende bientôt un
grand secours ; que les ouvrages qu'on veur infulter, soient à la portée du
mousquet de la Place, afin que l'Ennemi ne puisse pas facilement vous couper;
qu'ils ne soient pas encore en état de contenir toure la Garde ; que la
Cavalerie soit assez forte pour soutenir- celle de la tranchée, et qu'on
choisisse l'heure et le tems où l'on préfume de trouver moins de ré sistance,
comme par exemple une heure ou deux avant le jour, si la Sortie se fait de
nuit, parce qu'alors les Soldats font plus fatigués, et se tiennent moins fur
leurs gardes, ou bien fur l'heure <le midi, li c'est pendant le jour, parce
que les Soldats accablés de lassitude, s'endorment aisément après avoir dîné,
et que la Cavalerie est alors pied à terre, et les chevaux débridés; ou enfin
après qu'il a bien plu, parce que les armes de la tranchée ayant été mouillées,
ne font presque pas en état de tirer.
Les troupes commandées pour ces Sorties, se
divisent en trois détachemens, dont le premier est armée deroutes pieces, ayant
en main des longues pertuisannes, ou des fourches à crochet, et l'épée et le
pistol et à la ceinture, et les deux autres ont le fusil, la bayonnette et
l'épée. Entre le second et le troisiéme, on met les travailleurs avec des
outils pour raser les travaux, et des feux d'artifices pour brûler tout ce qui
ne peut être détruit. La Cavalerie se partage en deux corps, dont l'un soutient
les détachemens, et l'autre s'oppose à la Cavalerie de l'Ennemi. Toutes ces
troupes s'assemblent ou dans la Place d'Armes de la Ville, ou dans le fossé
s'il est sec, ou dans le chemin couvert, ou dans quelqu autre ouvrage. En même
- tems on fait border de Mousquetaires les Remparts de la Place et des dehors
qui donnent fur la sortie, et l'on met des petits canons chargés à cartouche
dans tous les endroits où on le juge nécessaire. Si l'on ne fait fa sortie que
contre une attaque, il faudra en même-tems faire paroître du monde et de la
Cavalerie yis-à-vis de l'autre, afin qu'elle n'envoye pas du secours,
Dès que le signal est donné par quelque
coup de canon ou de cloche, le premier détachement s'avance fans bruit jusqu'à
ce qu'étant découvert, il marche le plus vîte qu'il peut vers l'endroit qu'il
doit attaquer; le second le fuit immédiatement apvès, & lorsqu'ils font
arrivés, ils tuent et renversent tout ce qui se présente à eux, contraignant
l'Ennemi de se retirer, sans cependant le pourfuivre trop loin, de peur d'être
coupé. Alors le premier détachement tient ferme dans les travaux, le second fe
retire un peu en arriere, et le troisiéme fait alte en quelque endroit de la campagne
où il puisse faciliter la retraite des autres, étant soutenu .d'une partie de
la Cavalerie, dont l'autre va au-devant de celle de l'Ennemi. En même-tems les
Ouvriers font diligence pouc gâter, rompre, et combler les travaux, de maniere
que l'Assiégeant venant à les regagner, y soit exposé au feu de la Place; et si
l'on se trouve dans une Batterie, ils enclouentle canon, y enfonçant dans la
lumiere des clous d'acier bien trempés, après y avoi: mis des petits cailloux
que l'on ne puisse pas retirer, en sas qu'on parvint à les déclouer ; ils
brûlent aussi les affuts, les plates-formes & les gabions, et emportent les
poudres, ou y mettent le feu, s'ils ne peuvent pas les emporter.
Quand tout est exécuté, on fait fa retraite
dans le meilleur ordre qu'il est possible, le premier détachement fe défendant
toujours dans le poste qu'on a forcé, jusqu'à ce que les travailleurs et les
autres détachemens ayent défilés. Alors il fe retire, et quand tout est rentré
dans le chemin couvert, on jette des balles d'artifice pour découvrir ceux qui
les ont pourfuivi, et l'on fait feu contre eux de tous côtés. Ces Sorties,
quand elles réussissent, retardent considérablement les attaques, et procurent
de grands avantages à l'Assiégé, furtout lorsque les ouvrages contre lesquels
on sort, font près du chemin couvert, parce qu'alors on ne craint pas d'être
coupé par la Cavalerie ; mais il faut prendre garde de le faire bien à propos :
car si l'Ennemi peut tenir tête, on y perd beaucoup de monde, et l'on affoiblit
beaucoup la Garnison.
Lorsque l'Assiégeant, malgré toutes les
contradictions qu'on lui a fait essuyer, est parvenu à placer ses Batteries, il
ne faut plus alors tirer à barbette, ni s'aviser d'opposer feu contre feu,
parce que son canon étant ordinairement le plus fort, auroit bien tôt démonté
celui de la Place, et s'attacheroit à ruiner les défenses contre lesquelles on
cesse de tirer, lorsqu'on voit qu'elles ne tirent plus. On se contentera
seulement de mettre du petit canon en biaisant les embrazures pour être moins en
prise, fur les faces des Bastions, dans les dehors, et partout où l'on pourra
découvrir dans les Batteries foibles et dans les endroits de la tranchée où
l'on voit du mouvement. Il faudra même changer souvent de place, afin
d'embarrrasser l'Ennemi, tirant tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, et
toujours avec beaucoup d'economie, réservant sa poudre pour des fourneaux, qui
étant bien placés et allumés à propos, feront plus d'effet que cent volées de
coups de canon. On ne doit pas non plus faire grand usage de bombes, parce
qu'il faudroit qu'elles fussent tirées bien justes pour tomber souvent dans la
tranchée ; mais il faut se servir de Pierriers pour tirer des pierres,
grenades, etc. quand les attaques sont proches, et furtout pendant la nuit, qui
est toujours le tems où il faut le plus harceler l'Assiégeant, parce que c'est
alors qu'il avance le plus ses ouvrages. Cependant il faut faire réparer avec
soin tout ce que le canon Ennemi aura gâté pour pouvoir enfuite s'en servir, et
tirer delà comme dès le premier jour, quand l'Ennemi aura rapproché ses
Batteries.
Pour rendre les approches du chemin couvert
plus difficiley à l' Assiegeant, on pourroit outre les ouvrages avancés fur les
angles saillans du glacis, - faire un avant- fossé qui ne pût pas être saigné,
pour obliger l'Ennemi à y jetter plusieurs ponts, dont les passages font
toujours très - dangereux à la vue d'une Garnison bien retranchée, àL si on ne
pouvok éviter la seignée, on en feroit le fond de maniere qu'il fuivit la pente
du glacis, afin que l'Assiégeant ayant pris bien des peines pour le dessécher,
ne pût le faire servir de tranchée, comme il arriveroit infailliblement s'il
étoit fait à la maniere ordinaire ; mais de quelque maniere qu'on le fit, il
faudroit bien se donner de garde de faire des Sorties tant que les travaux de
la tranchée seroient au-delà da l'avant-fossé, étant alors très - difficile de
pouvoir faire une bonne retraite, si on étoit repoussé un peu vigoureusement.
II seroit trèsbon aussi de construire des redoutes dans les Places d'Armes des
angles renrrans, revêtues, fraisées et palissadées dans le fond de leur fossé,
où l'on mettroit des petites pieces de canon pour défendre les ouvrages avancés
fur la pointe du glacis, et raser îes logemens de l'Assiégeant; on feroit en
même-tems des caponieres aux trois angles saillans, et l'on mettroit une
seconde Ealissade dans le chemin couvert, éloignée de 5 ou 6 pieds de la
premiere.
L'Assiégeant étant parvenu au pied dû
glacis, il faut lui donner du relâche le moins qu'on peut, faisant feu fur lui
des caponieres, des redoutes, Places d'Armes, et de tous les endroits d'où on
peut le voir et l'incommoder, et le chargeant souvent par des Sorties
vigoureuses qui l'obligent ou d'abandonner ses rravaux r ou de se découvrir et
s'exposer au feu de la Place. On doit en même - tems avoir grand foin
d'éclairer ses démarches pendant la nuit par les moyens des balles d'artifice
qui font encore ici plus nécessaires qu'ailleurs, parce qu'une feule nuit
fusfiroit à l'Assiégeant pour faire tous ses logemens.
Sa premiere entreprise sera d'attaquer les
ouvrages avancés fur la pointe du glacis ; ce qu'il fera ou à force ouverte, ou
par une double fappe poussée fur les côtés pour les prendre par derriere. Ceux
qui font à la défense de ces ouvrages, doivent alors ceder; mais dès qu'il
travaillera à ses logemens pour empêcher l'Assiégé d'y revenir, on fera fur lui
une Sortie, dont les unsrenverseront les travaux, & les autres rentreront
dans les ouvrages qu'on avoît abandonné. Ce petit manége pourra réussir deux ou
trois fois ; car les Sorties faites de si près, font presque toujours lâcher le
pied aux plus avancés qui se renveríènt en désordre fur ceux qui devroient les
soutenir, et lorsqu'enfin on sera obligé de céder entierement, on se retirera
en mettant le feu aux fourneaux, qui renversant les ouvrages, renverseront en
même-tems les logemens de l'Ennemi, si on a eu foin de pousser des rameaux de
part et d'autre, ce qu'on doit toujours observer. II seroit même bon, lorsqu'il
n'y a point d'avant -fossé, de pousser des rameaux dans la campagne, pour faire
sauter une partie de la derniere paralelle.
Ce premier pas étant fait, l'Assiégeant
avant d'attaquer le chemin couvert, tâchera de rendre les caponieres inutiles,
soit par le canon de ses Batteries, dont il fera bien difficile d'empêcher
l'esset, à moins qu'on ne pût démonter ses Batteries, soit en roulant devant
foi des grands sacs à terre et des gabions farcis pour cn boucher les creneaux
; à quoi il faudra s'opposer par le canon des redoutes des Places d'Armes, par
les grenadesetles pierres, ce qui fera perdre beaucoup de monde à l'Assiégeant,
fans l'empêcher pourtant de venir à bout de son dessein.
Alors l'Assiégé doit se préparer à être
bientôt infulté dans le chemin couvert, et se mettre en état de défense en
bordant bien ses parapets, ôe semant fur le haut du glacis des chausses -
trapes, "ou y mettant des hersillons ; ce qu'il ne faut faire que lorsque
son canon aura cessé de tirer fur la palissade, car c'est ordinairement un peu
après que doit commencer l'attaqae, lorsqu'elle se fait de vive-force. II saut
aussi pendant ce tems-là faire de fréquentes et vigoureuses Sorties pour tâcher
de renverser les ouvrages et les préparatifs de l'Assiégeant, et fi malgré tout
ce qu'on peut faire, il s'obstine et pourfuit son dessein, il faut l'attendre
de pied ferme, jusqu'à ce que le grand nombre contraigne enfin de céder en
faisant une bonne décharge à bout touchant, et se retirant enfuite dans les
redoutes des Places d'Armes, après avoir mis le feu aux caissons ou bombes
qu'on doit avoir enterrés fur le glacis, à quelque distance du parapet. Si
l'Ennemi se trouve ébranlé par l'esset de ces petits fourneaux, on reviendra en
même - tems fur lui pour le chasser; mais s'il rient ferme, et qu'il commence à
faire ses logemens, on fera le signal à la Place dès qu'on fera rentré dans ses
redoutes, et la mousqueterie, le canon et les pie mers, feront feu fur lui de
tous cotés ; après quoi on fera une Sortie pour renverser, s'ilse peut, ses
logemens, et rentrer dàn le chemin couvert.
Lorsqu'il reviendra, on se retirera de même
pour laisser la liberté au feu de la Place, et pouvoir enfuite le chasser comme
la premiere fois, et lorsqu'on n'aura pû l'empêcher de perfectionner ses
logemens, et d'éublir ses Batteries fur le parapet du glacis, il- faudra alors
faire jouer ses fougasses pour détruire tout ce qu'il aura fait, et l'obliger à
recommencer de nouveau, ce qu'il fera avec plus de sûreté. L'Astìégeant s'étant
donc rétabli fur ses ruines, songera à attaquer- les redoutes, qui étant
bienrevêtues et fraisées, lui donneront bien de. la peine, et le contraindront
à les prendre par la sappe et par la mine. Alors ceux qui les défendent, se
retireront en mettant le feu à leurs fourneaux, et en ensevelissant l'Attaquant
sous, les débris de ces redoutes.
Si le fossé est plein d'eau, il faut avoir
des petits radeaux qu'on puisse conduire facilement partout où l'on voudra,
avec un parapet à l'épreuvc du mousquet, et l'on s'en servira à inquiétee
l'Ennemi dans ses logemens, et pendant la descente du fossé, à brûler les
ponts, ou à tirer fur ceux qui y passent, à moins qu'ils ne s'épaulent des deux
côtés, et enfin à rechercher, le Mineur.
U faut observer, par rapport aux fougasses et
aux mines, 1°. De ne les faire jouer qu'à propos ; car l'Ennemi donne souvent
des fausses allarnies pour engager l'Assiégé à y mettre le feu, et se loger
enfuite plus sûrement fur leur effet. 2°. De faire jouer les plus avancés et
les moins enfoncés avant les autres, afin que tous puissent servir. 3°. Enfin
de ne le faire que le plus tard que l'on peut, et de ne renverser la- palissade
et le parapet par les mines de la galerie qu'à la derniere extrêmité, parce
qu'il n'est plus possible alors ni de rentrer dans le chemin couvert, ni de
faire de nouvelles mines, ce qui assure l'Ennemi pour le resta du Siége. Si
cependant l'Assiégeant travailloit par- dessous, il faudroit après lavoir bien
recherché et inquiété le plus qu'on auroit pû, mettre le feu à ses fourneaux,
de peur de. fauter soimême. Il faut encore observer lorsqu'on veut faire jouer
quelque mine ou fougasse, de feindre de vouloir faire une Sortie contre cet
endroit, afin queTEnnemi mette plus.de monde à fa défense, ce qui en fera périr
davantage.
Si la Garnison n'est pas assez forte pour
défendre le chemim couvert de pied ferme, on ne laisse qu'un petit nombre de
Soldats aux angles saillans, avec ordre defaire leurs décharges lorsque
l'Ennemi sera à quelques pas de la palissade, et de se retirer enfuite par la
droite et par la gauche, mettant le feu aux caissons. Dès qu'ils sont rentrés,
le feu de la Place tire fur l'Assiégeant de tous cotés, et l'on fait après une
Sortie pour se rétablir dans les postes qu'on avoit abandonnés. Lorsqu'il
revient on se retire de même, après avoir fait fa décharge, et la Place recommence
à tirer pour tâcher de l'éclaircir et le chasser encore une fois par une
seconde Sortie ; ce que l'on continue jusqu'à ce qu'il se soit parfaitement
établi, malgré les caissons et les fourneaux qu'on aura fait jouer.
Si l'Attaque du chemin couvert se sait par
la sappe, et que l'Ennemi n'ait pas fouillé par-dessous, on l'amuscra par des
Sorties feintes de tems en tems, et par les pierres & les grenades qu'on
tirera contre lui ; mais dès que ses logemens seront en état de recevoir des
troupes, et que le canon aura été amené aux Batteries, on fera jouer des
fourneaux qui doivent, s'il, se peut, enlever tout- à- la fois les logemens,
les Batteries, et les cavaliers de tranchée; que si l'Assiégeant oblige par ses
recherches -de mettre le feu aux mines avant de commencer son travail, ou
qu'après ce déchet il recommence de nouveau-, alors il faut tâcher de détruire
ses cavaliers par le canon des redoutes, de la demi-Lune et par ceux des
embrazures biaisées, faites fur le Rempart de la Place, et tirer grand nombre
de pierres, gre nades, etc. fur le travail de ses logemens, contre lesquels on'
fera aussi de fréquentes Sorties, soit pour les renverser, soit pour faire
découvrir l'Ennemi, et l'exposer au feu de la Place.
L'attaque de la demi -Lune fuit toujours de
bien près la prise du chemin couvert. Les Assiégés pour bien défendre cette
partie de leur Fortification, doivent i°. Si le fossé est sec, faire aux.
extrêmités des faces, vers la gorge, des caponieres couvertes de gros madriers,
fur lesquels il faut jetter de la terre pour éviter le feu. 2°. Bien épauler de
côté et d'autre leur communication avec la Place par de bons parapets qui
peuvent aussi servir pouE la défense du grand fossé. 30. Si le fossé est plein
d'eau, - avoir des bateaux avec des parapets à l'épreuve du mousquet, pour
assurer la retraite de ceux qui défendent la demi -Lune, en cas que les
Batteries brisent le pont de communication. 40. Avois à la gorge de la demi r
Lune un bon retranchement bien revêtu fraisé & palissadé dans le fond de son
fossé. $°. Contre miner la demi -Lune et le retranchement, & enterrer outre
cela fur le Rempart des caissons et des bombes. 6°. Enfin planter plusieurs
rangs de palissades les uns devant les autres depuis le parapet de la demi -
Lune jusqu'au fossé du retranchement, et couvrir ces palissades jusqu'à 4 ou 7
pieds de hauteur, de fascines, gabions ou sacs à terre pour se faire un espece
de parapet. Tous ces préparatifs doivent être faits de bonne heure et avant
l'attaque ; car il n'est pas possible de rien entreprendre de solide lorsque
l'Ennemi vous presse, et l'on n'a jamais vû que des ou vrages ou des
retranchemens faits à la haie ayent pù arrêter l'Assìégeant, ni procurer
quelque avantage à l'Assiégé, quelque peine qu'il y ait pris.
L'AlIìégeant pour se rendre maître de la
demi-Lune commencera donc par le passage du fossé qu'il faut faire, ou par un
pont de fascines s'il y a de l'eau, ou par une íappe couverte et épaulée du
côté de la Place s'il n'y en a point. Dans le premier cas on jettera du haut du
Rempart de la demi-Lune quantité de feux d'artifice pour brûler le pont, ou
bien l'on se servira des bateaux dont nous avons déja parlé pour le même effet.
Dans le second, on fatiguera l'Ennemi par
le feu des caponieres, et par des fréquentes Sorties, et dans l'un et dans
l'autre on fera usage des canons des faces des Bastions qui ont vue dans le
fossé de la demi-Lune. S'il entreprend de faire la bréche par la mine, on
tâchera d'aller au-devant du Mineur et de le surprendre, comme nous avons dit
ailleurs. Mais lorsqu'après tous les foins qu'on aura pris, la bréche fera
faite par la mine ou le canon, fi l'Ennemi y monte de vive force, on se
retirera der riere les palissades, après avoir fait fa décharge à bout
touchant, mis le feu aux caissons et bombes enterrées, ce qui pourra déconcerter
l'Assiégeant, et mettre l'Assiégé en état derevenir; et s'il entreprend de s'y
loger peu à peu par la fappe, on le fatiguera de tems en tems par des petites
Sotties, jusqu'à ce que ses logemens se trouvant proches des palissades, on
mettra le feu aux fourneaux pour les faire sauter. Lorsqu'il s'y fera rétabli,
on lui chicanera les palissades rang par rang, le contraignant de les enlever
les unes après les autres par de petites fougasses, & lors qu'on sera
réduit à la derniere, on se retirera dans le retranche ment, en faisant jouer
le reste de ses mines. Tout ceci fuppose que l'Ennemi ne travaille pas par -
dessous i car autrement il faudroit le prévenir, de peur de sauter soi-même,
comme nous avons dit ailleurs, et mettre le feu à ses fourneaux, à mefure qu'il
vous passeroir.
L'attaque du retranchement se sera de la
même maniere que celle de la demi - Lune ; c'est pourquoi il faudra avoir aussi
descaponieres dans le fossé, et y jetter vers la pointe où se fait le passage,
quantité de feux et de bois gaudronnés qui écartent l'Assiégeant pour deux ou
trois jours ; que fi il vient par le dessous en creusant sous terre, ou que la
bréche se trouve enfin ouverte et facile à monter, il faudra se retirer dans la
Place, enp faisant jouer ses fourneaux, qui renverseront le retranchement,
& enseveliront tous ceux qui se trouveront à la portée de leurs effets.
Tandis que l'Assiégeant attaquera la demi
-Lune, il travaillera) en même - tems à la descente du grand fossé pour y faire
enfuite lîbn passage. Si le fossé est sec, cette descente se fera par une sappe
íoûterreine, à laquelle on pourra s'opposer en allant au-devant de lui, et
faisant jouer des fourneaux qui détruisent la descente & les logemens qui
font par- dessus. S'il recommence après, on pointera du canon qu'on tirera fans
cesse vers l'endroir du débouchement, et l'on envoyera pendant la nuit des
détachemens de 4 ou cinq hommes, qui lè tenant auprès de l'endroit où ils en
tendront qu'on travaille, feront leur décharge dans l'ouverture lorsqu'elle
sera faite, & se retireront à côté pour recharger & rirer de nouveau,
ce qu'ils pourront faire jusqu'à ce que l'Assiégeant ait établi un poste dans
le fossé. Si la descente est simple ment blindée, ce qui arrive lorsqu'il y a
de l'eau dans le fossé, on ajoutera à l'effet des fourneaux celui des bombes,
des pierres, etc. & l'on pourra se servir de bateaux pour tirer dans le
déboutent.
Si le fossé est sec, on y plantera dans le
milieu une bonne palissade paralelle aux faces pour arrêter le Mineur, &
l'on la soutiendra de côté et d'aurre par des caponieres enterrées, couvertes
de madriers, fur lesquels on jettera de la terre, en forte qu'on ait peine à
connoître d'où vient le feu; on fera auífi de vant les flancs des coffres ou
logemens couverts un peu plus relevés que les caponieres, où l'on placera des
canons, qui joint à ceux du flanc, incommoderont beaucoup le passage, &
l'on, bordera de Mousquetaires la communication de la Place à la demi-Lune, en
l'épaulant du côté de la demi-Lune contre les, logemens que l'Assiégeant y aura
fait. Tous ces logemens, et le fond du fossé doivent être contreminés, s'il se
peut, ou du moins il faudra y enterrer des bombes et des caissons pour faire
fauter l'Ennemi, qui ne manquera pas de les attaquer lorsqu'il fera son
passage. Que fi malgré toutes ces chicanes et les fréquentes Sorties qu'on aura
fait fur lui, il se rend enfin maître du fossé, et attache son Mineur au
revêtement, on jettera des gros quartiers de pierre fur les madriers dont il se
sera couvert, ou si son trou a été sait par le canon, on y jettera des bombes et
des feux d'artifice vis-à-vis pour l'y faire périr. On tâchera en même- rems de
le rechercher par- dedans, et fil'on prévoit qu'on ne puiíse pas l'empêcher de
continuer son travail, on mettra le fossé en feu avec quantité de bois
gaudronnés, ce qui éloignera l'Ennemi pour quelques jours, et étouffera
infailliblement tous ceux qui travaillent à la mine. Il est mutile de redire
ici que pendant toutes ces manoeuvres, la moussqueterie des défenses, le canon,
et les pierriers, doivent tirer fans cesse fur tous les logemens de
l'Assìégeant qu'ils peuvent découvrir, ce qu'on doit continuer xlepuis
l'approche du glacis jusqu'à la prise de la Place.
Si le fossé est plein d'eau, on tâchera de
ruiner le passage pat le canon des flancs, ou par des feux d'artifice jettés du
haut des Remparts, ou attachés au pont parle moyen des bateaux, qui serviront
aussi à inquiéter beaucoup ceux qui y travaillent du côté où l'on ne fera point
d'épaulemenr, et à furprendre le Mineur s'il est passé à la nage, ou fur
quelque radeau.
Les meilleurs ret-ranchemens qu'on peut
construire dans un , Bastion, font d'autres petits Bastions intérieurs, qui
laissent trèspeu d'espace à l'Ennemi, et dont les flancs défendent la bréche du
Bastion opposé ; on peut en faire plusieurs les uns après les autres jusqu'au
dedans, où l'on peut encore en construire d'au tres plus étendus & de
différentes figures, les contreminant, fraisant et palissadant dans le fond de
leur fossé, et mettant outre cela plusieurs rangs de palissades depuis le
parapet du Rempart jusqu'au fossé du premier retranchement, de même depuis le
parapet du premier retranchement jusqu'au fossé du second, et ainsi de suite.
Pour n'être pas furpris par l'effet de la
mine lorsque l'Ennemi voudra faire bréche, il saur faire aux revêtemens des
faces plusieurs petits trous imperceptibles par le dehors, et assez grands eu -
dedans pour pouvoir regarder ce qui íè passe dans le fossé,
On y
placera deux ou trois personnes intelligentes, qui voyant porter des madriers
et des sàcs pleins de poudre, en donneront avis, et l'on jettera en même - tems
des feux d'artifice, qui peuvent produire un désordre épouventable en mettant
le feu aux poudres, et confumant ceux qui les portent. Que fi l'Assiégeant
vient cependant à bout de charger lès mines, et qu'on le voit faire écarter ses
troupes pour les mettre à couvert des éclats, on se mettra auífi à l'écart,
jusqu'à ce que la mine ait fait son effet; après quoi on attendra que l'Assiégeant
ait cessé de tirer son canon, ce qu'il fait ordinairement pour labourer la
bréche et la tendre plus praticable, et lorsqu'il se mettra en état de la
monter, oh y jettera des chausses - trapes, des chevaux de frise, des sacs à
poudre à qui on mettra le feu, des fascines gaudronnées, des grenades, bombes,
etc. qui feront périr les plus hardis.
L'Assiégeant étant parvenu de vive force
jusqu'au bout de la % bréche, on lui opposera les plus braves Soldats de la
Garnison, armés de cuirasses, de faulx enmanchés à l'envers, de pertuisannes,
et de bâtons serrés aux deux bouts, pour repousser et renverser tous ceux qui
se présenteront; et lorsque le grand nombre les aura contraints de céder, ils
se retireront dans les pa lissades, en mettant le feu aux fourneaux dont
l'esset pourra donner le moyen de revenir.
Que si l'Assiégeant prend le parti de se
loger fur la bréche pat la sappe, on l'inquiétera par des Sorties et par les
grenades, Îlierres, et feux d'artifice qu'on tirera contre lui, et lorsque son
ogement sera fait, on fera jouer ses fourneaux.
Si le fossé est sec on peut faire diversion
par le moyen de quel ques mines poussées fous la demi-Lune par la galerie qui
lui sert de communication à la Place. Quand l'Assiégeant montera à la bréche du
Bastion, on mettra le feu à ces mines, qui enleveront les logemens et tous ceux
qui s'y trouveront, et l'on se logera fur leurs effets pour voir la bréche de
revers ; ce qui obligera l'Assiégeant de reprendre la demi -Lune, et pendant ee
tems on tâchera de réparer les désordres de la bréche.
L'Ennemi ayant repris la demi -Lune, et
remis la bréche en son premier état, y remontera de nouveau; à quoi les Soldats
cuirassés s'opposeront encore de tout leur pouvoir, et lorsqu'ils auront été
contraints de céder en se retirant derriere les palissades, on fera agir fur
lui la mousqueterie, les grenades et les fèux des retranchemens, et les canons
qu'on aura mis fur le flanc de ceux des Bastions opposés. Tous ces obstacles
inquiéterront extrêmement l'Ennemi; mais eomme à la fin il viendra à bout de
les furmonter en démontant le canon par ses Batteries fur la contre -Escarpe,
et établissant ses logemens fur la bréche de forte qu'il ne pourra plus être
repoussé, il faudra alors lui chicaner les palissades, faisant toujours sauter
celles qu'on abandonnera, après quoi on se retirera dans le premier retranchements
embrasant son fossé, tenant ferme et disputant pas à pas le terrein qu'on
enlevera toujours par ses fourneaux lorsqu'on ne pourra plus le tenir. On fera
la même chose dans les autres retranchemens , pour obliger l'Ennemi à faire
plusieurs Siéges au lieud'un, et lorsqu'il ne restera plus que le dernier, le
Gouverneur n'ayant plus alors de terrein pour se retrancher, pourra consentie à
une capitulation qui ne sera peut-être pas des plus avanrageufesr mais qui fera
des plus glorieuses pour lui & pour ceux qui auront combattu fous ses
ordres.
Au reste le tems, le lieu et la nécessité
peuvent faire trouver pendant la durée d'un Siége une infinité d'autres
chicanes, qui a la vérité ne rendront point une Place imprenable, parce qu'il
est naturel qu'une grande Armée qui renverse tout ce qu'on lui oppose, vienne
enfin à bout d'un petit nombre de Soldats, dont la plupart périt en se
défendant; mais qui retarderont beaucoup les progrès de l'Assìégeant, ce qui
est l'unique but qu'on doit se proposer dans la défense, parce qu'il peut
arriver que l'Ennemi fera obligé de lever le Siége, soit à cause du grand
nombre des morts, , des blessés, ou des malades, soit à cause des mauvais rems,
ou du manque de fourages, . de vivres et des munitions soit enfin par la
crainte d'un grand secours qui aura eu le loisir; d'avancer.
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